L’Epiphanie, une fête qui dérange.

LEpiphanie, une fête qui dérange.
Dans sa haine de Dieu, le libéralisme désire supprimer toute trace dun ordre supérieur et extérieur à
lhomme. Depuis une centaine dannées, il sen est pris aux fêtes religieuses qui rappelaient les fins
dernières (très mauvais pour une société matérialiste où tout le bonheur est ici-bas) ou la présence de
Dieu dans le monde. Ainsi Halloween a substitué à la Toussaint (fête de tous les saints) et le Père Noël
a supplanté lEnfant Jésus.


Mais quest-ce que sont toutes ces couronnes qui se dressent à lapproche du 6 janvier ? Quel mauvais
souvenir de la monarchie de droit divin ! Comment la démocratie peut-elle supporter la fête de
lEpiphanie ? Commémorer la venue des rois à la crèche adorer le nouveau-né, le reconnaitre pour Dieu
et le proclamer leur roi. Quelle idée agaçante pour des hommes libres. Cest un vrai problème pour des
pays laïcs que cette fête qui rappelle la royauté de Notre Seigneur Jésus-Christ sur toutes les nations.

Il ne se trouve plus beaucoup dévêques pour rappeler la doctrine catholique du règne social de Jésus-
Christ, il sen est trouvé un qui osa lexposer à lempereur des Français, Napoléon III et dont nous
pouvons prendre exemple tant sur son courage que sur son savoir.
Dans une entrevue mémorable, avec un courage tout apostolique, Mgr Pie donna au prince une leçon de
droit chrétien, de ce qu’on appelle le droit public de l’Église.

C’était en 1856, le 15 mars, à l’Empereur, qui se flattait d’avoir fait pour la religion plus que la
Restauration3 elle-même, l’évêque répondit :

« Je m’empresse de rendre justice aux religieuses dispositions de Votre Majesté et je sais reconnaître,
Sire, les services qu’elle a rendus à Rome et à l’Église, particulièrement dans les premières années de son
gouvernement. Peut-être la Restauration n’a-t-elle pas fait plus que vous ? Mais laissez-moi ajouter que
ni la Restauration, ni vous, n’avez fait pour Dieu ce qu’il fallait faire, parce que ni l’un ni l’autre vous
n’avez relevé Son trône, parce que ni l’un ni l’autre vous n’avez renié les principes de la Révolution dont
vous combattez cependant les conséquences pratiques, parce que l’évangile social dont s’inspire l’État est
encore la déclaration des droits de l’homme, laquelle n’est autre chose, Sire, que la négation formelle des
droits de Dieu.

Or, c’est le droit de Dieu de commander aux États comme aux individus. Ce n’est pas autre chose que
Notre Seigneur est venu chercher sur la terre. Il doit y régner en inspirant les lois, en sanctifiant les
mœurs, en éclairant l’enseignement, en dirigeant les conseils, en réglant les actions des gouvernements
comme des gouvernés. Partout où Jésus-Christ n’exerce pas ce règne, il y a désordre et décadence.

Or, j’ai le droit de vous dire qu’Il ne règne pas parmi nous et que notre Constitution n’est pas, loin de là,
celle d’un État chrétien et catholique. Notre droit public établit bien que la religion catholique est celle
de la majorité des Français, mais il ajoute que les autres cultes ont droit à une égale protection. N’est-ce
pas proclamer équivalemment que la Constitution protège pareillement la vérité et l’erreur ? Eh bien !
Sire, savez-vous ce que Jésus-Christ répond aux gouvernements qui se rendent coupables d’une telle
contradiction ? Jésus-Christ, Roi du ciel et de la terre, leur répond : « Et Moi aussi, gouvernements qui
vous succédez en vous renversant les uns et les autres, Moi aussi je vous accorde une égale protection.
J’ai accordé cette protection à l’empereur votre oncle ; J’ai accordé la même protection aux Bourbons, la
même protection à Louis-Philippe, la même protection à la République et à vous aussi la même
protection vous sera accordée ».

L’empereur arrêta l’évêque : « Mais encore, croyez-vous que l’époque où nous vivons comporte cet état
de choses, et que le moment soit venu d’établir ce règne exclusivement religieux que vous me demandez ?
Ne pensez-vous pas, Monseigneur, que ce serait déchaîner toutes les mauvaises passions ?

Sire, quand les grands politiques comme Votre Majesté m’objectent que le moment n’est pas venu, je
n’ai qu’à m’incliner parce que je ne suis pas un grand politique. Mais je suis évêque, et comme évêque je
leur réponds : « Le moment n’est pas venu pour Jésus-Christ de régner, eh bien ! alors le moment n’est
pas venu pour les gouvernements de durer »
(Tiré de Mgr Lefebvre, Ils lont découronné, Clovis, 3ed, 2018, p39-41)

Vive le Christ-Roi !
En avant pour 2023 !

Auteur : Tony Deschamps